Dés les débuts, mon travail s’est construit autour du besoin de donner corps à l’être disparu. Une urgence de combler cette disparition, en créant une image liée à mon imaginaire et aux sensations lors de la perte: l’image d’une absence, d’un vide.

Petit à petit, un réservoir formel de gestes de peinture, de surfaces s’est créé autour de l’idée du corps absent. C’est ce qui m’a poussé, très tôt, à m’approcher du milieu hospitalier. C’est donc autour du corps mort, malade, en voie de guérison que, petit à petit, s’est élaborée ma recherche picturale. Durant les dix années  suivante de ma pratique picturale, ma recherche se dirigeait vers la sensation du mouvement qui entretient une importante familiarité avec celle du vivant. Elle a été concrètement basée sur des systèmes de forme qui se répétaient et qui produisaient de par ce fait des surfaces (souvent préétablie grâce à des calques) parfois complexe ou tantôt très simple telles des grilles, des points, des croix, des tourbillons… Dans une seconde étape du travail, il était question de combiner ses pattern, de les laisser glisser de l’une à l’autre, faisant naître un corps. Celui de la peinture avant tout, mais il représente aussi dans mon imaginaire le corps vivant c’est-à-dire biologique : végétal, humain ou terrestre. Ces recherches ne sont ni des analogies visuelles, ni une volonté d’anthropomorphie, elles tournent autour de ce qui fait le vivant, de ce qui le structure et de sa visibilité lors de situation périlleuse où il est mis en danger. Le vivant serait donc ce binôme mort/vivant, une entité reliée et non-séparée. La peinture me permet d’établir une continuité dans ce qui semblerait catégorisé comme contraire. Sous-tenu par la volonté de poser en peinture la question de mouvement : un corrélaire à l’idée de la transformation, du passage d’un état à un autre.

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